Thomas Duquet

Une dizaine d'actions spectaculaires en do majeur - Installation - 2010

présentée dans le cadre de l'exposition Panorama 12

Installation


Les romains attachent de fausses ailes sur les condamnés et les lâchent dans le vide. « La mort et les images ont leur rituel » dit Claudio Pazienza. Dans une arène, le public peut choisir de regarder le spectacle, aussi bien que les autres spectateurs. Dans mes images, j’ai tué l’horizon, tout le monde fait la même taille, je veux dire le même nombre de pixels. « Le spectacle est un rapport social entre des personnes médiatisé par des images » dit Guy Debord. Je me suis repéré aisément au théâtre, les yeux fermés. Laborieusement en forêt, même de nuit. Dans les deux cas, il m’est arrivé de pleurer. Au cinéma, je ne sais jamais quoi faire de mon corps. « Je vous supplie, puisque vous m’avez promis une nouvelle correction, de me battre assez fort pour que je puisse sortir de me peau, en jaillir comme d’une cage » écrit Caroline Lamarche. Au premier rang de la salle, c’est un peu mieux. Quelqu’un s’est déjà collé tout contre l’écran ? Les vieux téléviseurs appelaient plus au touché, à plaquer sa joue, à lécher l’électrostatique, à les prendre dans nos bras. « J’ai longé ton corps, épousé ses méandres, je me suis emporté » chante Alain Bashung. Je me suis approché au plus prêt, tout contre de mon écran plat, j’ai mis la tête dans ma vieille montre, puis dans le piano à queue, j’ai regardé ma cigarette droit dans les yeux. « Tout corps branché sur le secteur est appelé à s’émouvoir » chante Hubert-Félix Thiéfaine. T.D

Thomas Duquet


Né en 1983. Vit et travaille à Lille.

  • Master d’art visuel, La Cambre, Bruxelles, 2009.
  • DNAP, École régionale des beaux-arts de Besançon, 2007.
  • BA graphic design, university of Sunderland, Royaume-Uni, 2005.
  • Expositions :
    • Résidence au Garajinstabull, Istanbul, Turquie, 2010.
    • Exposition au WE Project, Bruxelles, Belgique, 2009.
    • Festival Trouble, Halles de Schaerbeek, Bruxelles, Belgique. Two Openings, Bruxelles, Belgique, 2009.

Remerciements


Shirin Abu Shakra, Jean-Michel Albert, Hans Op De Beeck, Emad Dohkordi, Marie France et Patricia Martin, Ludivine Sibelle, toute l’équipe du Fresnoy, le conservatoire de Tourcoing, l’opéra de Lille.

Crédits


Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains, Tourcoing