LONDRES – BOMBAY

12 oct.
— 17 déc. 2006

Qualifié de « lueur la plus vive du cinéma britannique indépendant » par le Times, Patrick Keiller a également une formation d’architecte. C’est donc tout naturellement qu’il a choisi la gare de Bombay, Victoria Terminus station pour tisser des parallèles entre la ville indienne et Londres.

Comme son homonyme londonien, la gare de Bombay a été conçue par l’architecte britannique F.W. Stevens dans un style néo-gothique. Le bâtiment est donc une réminiscence du passé colonial commun de l’Inde et le Royaume-Uni, même si l’intervention d’artisans indiens dans sa construction a conduit à la création d’un style nouveau, propre à Bombay.

Mais aujourd’hui, Victoria Terminus Station est avant tout devenue un symbole fort de l’Inde contemporaine : classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, la gare de Bombay témoigne des évolutions vertigineuses de la société indienne actuelle, de son incroyable développement économique et de son caractère cosmopolite. Chaque jour, la gare, dont le nom officiel est désormais le Chhatrapati Shivaji Terminus, fourmille de plus de deux millions et demi de personnes et les cinéastes en font régulièrement le décor des fameux films de Bollywood.

Sur base d’un important travail documentaire sur la gare, dont il a filmé la vie quotidienne jour et nuit, Patrick Keiller nous propose un dispositif scénographique qui exploite idéalement les possibilités architecturales qu’offrent les espaces d’exposition du Fresnoy : répartis dans l’espace de la grande nef, une trentaine d’écrans de projection transposeront l’architecture de la gare et donneront à voir au visiteur l’exact point de vue qu’il aurait dans l’édifice réel.

En contrepoint, dans la petite nef, le visiteur pourra « zoomer » sur des secteurs de Londres et visualiser sur écran géant, la vie de chaque quartier dans les années 20, à partir d’extraits de films d’époque.

Un dispositif inédit qui permettra d’appréhender les similitudes et les différences entre Londres et Bombay, dans une perspective temporelle : en définitive, les problèmes urbains liés à la croissance exponentielle de Bombay aujourd’hui n’étaient-ils pas déjà ceux de Londres au début du siècle ?

Artiste / Réalisateur


Patrick Keiller

Commissariat


Pascale Pronnier