Thibaud Le Maguer

(à) partir - Performance - 2017

présentée dans le cadre de l'exposition panorama 19

Performance


(à) partir rassemble un groupe d'individus autour d'un acte quotidien, marcher. Une marche néanmoins particulière en ce qu’elle s’affranchit d’atteindre un lieu déterminé. N’en subsiste qu'une dynamique, un élan, un "aller vers" et l’occasion d'inscrire ensemble et au présent une circulation.
Cette performance, se tient en une expérience visuelle vertigineuse où 3 personnes, habitées d’une force collective, sont poursuivies par le dispositif lumineux dans lequel elles évoluent, en même temps qu’elles font intrusion en son sein. Cette mise en tension entre le corpus de danseurs et le dispositif scénique interactif provoque un dysfonctionnement du comportement programmé de la lumière. L’espace se resserre sur les corps, les transforme, jusqu’à sembler leur faire perdre leur corporalité propre. Les perspectives se retournent et se narguent. Un trouble de nos impressions fait vaciller nos sensations, augmentant ainsi la confusion perceptive dans laquelle la pièce nous plonge.

Citation
*L’intrus s’introduit de force, par surprise ou par ruse, en tout cas sans droit ni sans avoir été d’abord admis. Il faut qu’il y ait de l’intrus dans l’étranger, sans quoi il perd son étrangeté. S’il a déjà droit d’entrée et de séjour, s’il est attendu et reçu sans que rien de lui reste hors d’attente ni hors d’accueil, il n’est plus l’intrus, mais il n’est plus, non plus, l’étranger. Aussi n’est-il ni logiquement recevable, ni éthiquement admissible, d’exclure toute intrusion dans la venue de l’étranger. * L’intrus de Jean-Luc Nancy, p.11, Édition Galilée, 2010.

Thibaud Le Maguer


Thibaud Le Maguer (1980) est danseur et chorégraphe. Titulaire du Diplôme National d’Etudes Supérieures Chorégraphiques du CNSMD de Lyon, il a intégré les programmes ex.e.r.ce au CCN de Montpellier et Transforme, la perception au sein de la Fondation Royaumont. Interprète pour des compagnies chorégraphiques et théâtrales internationales depuis 2000, il développe sa propre démarche depuis 2006.
A mi-chemin entre les arts visuels et la chorégraphie, son travail s’intéresse au corps en tant qu’outil d’exploration et de représentation du vivant et vise au déploiement d’une poétique des transformations. Ses spectacles et performances proposent de vivre des expériences de perception vertigineuses. Brouillant les limites entre réel et imaginaire, son écriture, écriture des relations, vise à saisir les conditions d’apparitions d’images et à les inscrire dans l’instant présent.

Remerciements


Léo Lequeuche, Kévin Lévêque, Antoine Villeret, Annie Leuridan, Françoise Rognerud et Clémentine Vanlerberghe.

Crédits


Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains, Tourcoing — Le Gymnase - Roubaix — Animae Corpus