Gilles Ribero

Ligne de fuite - Film - 08min - 2015

présenté dans le cadre de l'exposition Panorama 17

Film


Des corps qui chutent. Un téléphone dans le sable. Un homme qui court, qui tombe dessus, et disparait. Une ode à l’inertie. Une recherche de la ligne simple, fil suspendu entre deux mondes. Le point de départ du film est un portable trouvé sur le littoral et de la vidéo qu’il s’est révélé contenir. Il est né d’un désir d’excéder une scène de chute, de la voir prendre vie dans un autre contexte (celui de sa découverte), avec un autre vocabulaire, et d’emmener le grotesque qui l’imprègne sur cet autre terrain, à connotations romantiques.

Il y est question d’écran, ce petit écran des téléphones dits intelligents, qui reconfigure notre rapport au monde. Celui par lequel les attentions et les corps s’absorbent, désinvestissent l’ici maintenant, connaissent l’ivresse d’un changement d’être par l’intégration d’un corps plus large, en même temps qu’ils y résistent par la lutte, en un réflexe protecteur.

Il y est question d’hybride. Le film emprunte au cinéma son langage spécifique de plans, montage, rythmes et coupures, ainsi que son support (35mm), tout en s’adonnant à l’expérimentation de la vidéo (durée prolongée, travail des matières et textures, couleurs baveuses, changement de cadre).

L’image nait de cette perméabilité des supports, avec les altérations de perception qui l’accompagnent, tout en développant le legs initial : cette chute grasse où l’inertie du corps rend le mouvement inexorable.

Gilles Ribero


Avant d’intégrer Le Fresnoy en 2014, Gilles Ribero a été formé à l’ESA Le Septante Cinq, à Bruxelles. Le corps est son principal champ d’expérimentation. Il joue le rôle d’un prisme par lequel le regard se forme. Par leur mode opératoire, la photographie et la vidéo lui permettent de révéler les transports qui s’opèrent en lui et les changements de formes qu’ils impliquent.
Il vit et travaille à Bruxelles, et fait partie du collectif de photographes La Grotte.

Remerciements


Un grand merci à mes collègues du Fresnoy, François Bonenfant, Manon de Boer, Laurent Delplanque, Daniel Dobbels et Madeleine Van Doren, et aux équipes des pôles de production pour leur soutien au projet.