Mémoire de l’imagination

3 mars
— 12 avr. 2015

Descriptif


e Fresnoy a ouvert ses portes à une première promotion d’étudiants en octobre 1997, dans un bâtiment situé dans l’agglomération lilloise, entièrement réhabilité par l’architecte Bernard Tschumi. C’était l’aboutissement d’un processus qui avait commencé par une mission du ministère de la Culture et de la Communication, confiée à Alain Fleischer pour la conception d’une école d’art d’un type
nouveau – « Bauhaus de l’électronique », « Villa Médicis high-tech » ou « Ircam des arts plastiques »… –, multidisciplinaire et orientée vers les technologies numériques, destinée à créer un pôle d’excellence dans le Nord de la France.
« Si ce projet s’est réalisé, c’est grâce au caractère utopique dont il s’était fait un impératif : paradoxe ? Exception à la règle ? En tout cas, il ne fait aucun doute que toute inflexion du projet pour le rendre raisonnable et réalisable l’aurait condamné à n’être jamais réalisé » note Alain Fleischer dans un livre de souvenirs.
Aujourd’hui, Le Fresnoy est une utopie active qui attire des étudiants d’une cinquantaine de pays à travers le monde et qui conduit bon nombre d’entre eux à de brillantes carrières dans les domaines du cinéma, de la vidéo, de la photographie, des arts plastiques et de la création numérique. Citons parmi eux Anri Sala, Mohamed Bourouissa, Neil Beloufa, Hicham Berrada, Bertille Bak, Enrique Ramirez, Laurent Pernod, Laurent Grasso, Fabien Giraud, Laura Henno ou Sebastian Diaz Morales.
La direction artistique des projets est assurée pour chaque promotion par des artistes-professeurs invités qui réalisent eux-mêmes un projet personnel auquel sont associés les étudiants. Depuis octobre 1997 sont intervenus, entre autres, Chantal Akerman, Mathieu Amalric, Pier Paolo Calzolari, Claire Denis, Arnaud des Pallières, Bruno Dumont, Jean-Luc Godard, Miguel Gomes, Jean-Marie Straub et
Danièle Huillet, Ryoji Ikeda, Benoit Jacquot, Tsai Ming-liang, Avi Mograbi, Nicolas Moulin, Valérie Mréjen, Antoni Muntadas, Hans Op de Beeck.
Le Fresnoy ne prétend pas avoir créé un style ou un type d’œuvres reconnaissables à certaines options esthétiques ou à certains thèmes. Il offre à de jeunes artistes l’accompagnement culturel, théorique et pratique ainsi que les moyens techniques de niveau professionnel pour leur permettre de réaliser, avec une grande liberté et hors du formatage des industries audiovisuelles des œuvres qui contribuent à
l’incessante et passionnante exploration du monde qu’est l’art aujourd’hui.
Le Fresnoy, mémoire de l’imagination.

« L’accueil par la Bibliothèque nationale de France d’un don de toutes les œuvres cinématographiques et vidéographiques produites au Fresnoy par de jeunes artistes, ou par de prestigieux créateurs qui furent professeurs invités, constitue une reconnaissance de la place prise par cette institution dans le paysage de l’enseignement artistique en France en vue du renouvellement en profondeur des langages et des techniques » souligne Alain Fleischer, directeur du Fresnoy.

Commissariat


Julien Farenc