Histoires animées

27 janv.
— 11 mars 2007

Coproduction avec la Fundación « la Caixa » de Barcelone, Espagne

Pendant une bonne partie du 20è siècle, l’art engagé et la littérature critique se sont identifiés au réalisme. Écrivains et artistes se sont proposés de montrer ce qui se passait dans le monde avec la plus grande objectivité, en tâchant d’effacer leur personnalité et de faire disparaître leur style. On croyait alors que l’efficacité des événements reproduits de la façon la plus directe possible suffirait à éveiller la consciente critique chez le spectateur. Le visiteur d’expositions et le lecteur de romans devaient adopter un rôle actif et s’impliquer dans l’œuvre afin de finir de construire le sens. Aux antipodes de ce modèle d’art engagé avec la réalité, l’imagination et la fantaisie ont été considérées pendant très longtemps comme un art de l’évasion.

Au cours des années cinquante et, surtout, des années soixante, le contexte change : l’art intègre le discours des moyens de communication et les formes de culture populaires des sociétés industrialisées, et les utilise avec une finalité propre. Les images des bandes dessinées ou des films de dessins animés sont extraites de leur contexte et manipulées dans un processus d’inversion qui ouvre des possibilités extraordinaires à la critique sociale et à l’art politique. Le temps passe et il ne s’agit plus seulement de subversion : les images animées s’offrent à l’artiste comme un média, avec de formidables possibilités d’expression. L’utilisation des images objectives que font les grands journaux et les chaînes de télévision peut parfois en dénaturer le sens. Ainsi, de nombreux artistes se sentent parfois plus à l’aise avec des images issues de l’imagination et de la fantaisie qu’avec des documentaires. Leurs histoires ne constituent pas un échappatoire, bien au contraire : elles approfondissent les aspects les moins visibles de la réalité et les mettent en lumière, avec toute leur charge symbolique.

Pour expliquer ce processus fascinant et montrer la vitalité des images animées dans l’art actuel, la Obra Social « la Caixa », en collaboration avec Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains, a organisé l’exposition Histoires animées, qui sera présentée au public à la CaixaForum de Barcelone, puis à la Sala Rekalde de Bilbao et au Fresnoy. Il s’agit d’une exposition toute en suggestions, qui présente au public des œuvres de plus de trente artistes jamais exposées conjointement, afin de dévoiler un phénomène émergent et une nouvelle sensibilité collective.

Histoires animées fait partie d’un ensemble d’expositions de la Obra Social « la Caixa », montées avec l’objectif de diffuser certains des aspects les plus innovants de la plastique actuelle et de les faire connaître à un public qui ne fréquente pas forcément les centres d’art contemporain. Le récent succès de l’exposition Tiempos de vídeo 1965-2005 prouve que le public est favorable à ce modèle combinant recherche et audace formelle avec une volonté de divulgation et d’intégration.

Les artistes


Carlos AMORALES – J. Tobias ANDERSON – Lars ARRHENIUS – Benoît BROISAT – Donna CONLON – Arthur DE PINS –  Shelley ESHKAR et Paul KAISER – Kota EZAWA – Simon FAITHFULL – Ruth GÓMEZ – Camille HENROT – Susanne JIRKUFF – William KENTRIDGE – Zilla LEUTENEGGER – Cristina LUCAS – Cecilia LUNDQVIST – Basim MAGDY – Feng MENGBO – Joshua MOSLEY – Till NOWAK – Hans OP DE BEECK – Sven PÅHLSSON – Yusuke SAKAMOTO – Sara SERRANO et Eduardo BALANZA – Miguel SOARES – Sheila M. SOFIAN – Catharina VAN EETVELDE et Abigail LANG – Martijn VELDHOEN – Magnus WALLIN – Lev YILMAZ

Commissariat


Juan Antonio Álvarez Reyes, Laurence Dreyfus, Marta Gili,  Neus Miró