Abtin Sarabi

Si l’homme, à temps, avait ouvert ses yeux égarés - Installation - 2016

présentée dans le cadre de l'exposition Panorama 18

Installation


Cette installation vidéo interactive voyage entre passé, présent et futur ; réel et imaginaire. L’action se déroule dans l’espace reconstitué d’un salon dans lequel différents objets s’animent tour à tour : la lumière, une télévision, une horloge, un bruit de fond, un téléphone. Un écran placé sur la table montre une mise en abîme de la pièce et met en scène une famille dans cette même pièce une semaine auparavant. Chaque objet fonctionne comme un indice et un échange surprenant aura lieu si le visiteur décroche le téléphone. Le projet est né à partir de témoignages de familles en difficultés, financières, sociales ou intimes qui ont été confrontées à l’idée du suicide. L’enfance n’est pas seulement un stade de croissance comme les autres étapes de la vie, c’est la période pendant laquelle l’individu se construit. Réfléchir à l’enfance revient à penser l’humanité. Le regard des enfants est profond et lourd de signification, il doit nous pousser à penser et agir en conséquence. La mise en place de chaque objet dans l’espace de l’installation correspond d’une certaine façon à la notion de « punctum » analysée par Roland Barthes. La présence simultanée du réel et de l’irréel, du passé, du présent et du futur est importante. Un peu comme le film Le Miroir de Andreï Tarkovski qui nous propose une nouvelle façon de « sentir » le temps. Un temps qui se déroule dans une structure bâtie sur des rythmes irréguliers et qui devient un autre temps du point de vue de la sensation. Pour Tarkovski, retourner vers le passé ne signifie pas nécessairement aller à contre-courant. Les fragments de temps s’empilent toujours mais ne suivent pas une succession linéaire. Ici les événements passés nous paraissent généralement lointains, contraints par l’effort de mémoire mais nous pouvons aussi faire en sorte que notre plus lointain passé nous apparaisse aussi proche que notre présent.

Abtin Sarabi


Abtin Sarabi né en 1984 à Téhéran, Iran. Il est cinéaste, photographe et plasticien.
Dès l’adolescence, Abtin Sarabi développe un travail photographique tendant vers le documentaire et la sociologie autant que vers une photographie plus mise en scène. Après avoir étudié la philosophie orientale, la peinture et la photographie à l’Université d'Art et d'Architecture de Téhéran où il obtient son diplôme en 2009, Abtin Sarabi s'oriente vers l'art vidéo et le cinéma.
Après quatre années d'études à l'école des Beaux-Arts de Toulouse (France), où il réalise des courts métrages, des vidéos d'art et plusieurs séries de photographies argentiques, Abtin Sarabi obtient un diplôme national supérieur d'expression plastiques en 2014. Il poursuit ses recherches durant deux ans au Fresnoy, le Studio national des arts contemporain de Tourcoing (France) où il obtient son post-diplôme.
Ses créations, fortement imprégnées par l’art pictural, sont souvent apparentées à un « cinéma poétique », sans doute à cause de la présence constante d’une dimension symbolique et de références à la mythologie.

Filmographie

  • Poupée mécanique, Video art, France, 2 min30, 2010
  • Un autre jour, Short film fiction, France, 1 min, 2011
  • Le retour, Video art, France, 4 min, 2013
  • Illusion verte, Video art, Iran-France, 11 min, 2012
  • Une trop bruyante solitude, Video art, Portugal, 8 min 2013
  • Oasis dans l'instant, Video art, Iran, 7 min, 2014
  • Absolution, Short film fiction, Iran-France, 9min, 2016
  • Ahlé Hava (The People Of The Wind), Documentary, France, 59 min, 2015
  • Si l’homme, A temps, Avait ouvert ses yeux égarée, Video Installation Fiction, France, 35 min, 2016
  • Parcelles S7, Documentary, Sénégal-France-Iran, 28 min, 2020
  • Alzeimer, Video Installation, France-Iran, 20 min, In production
  • Ali-Akbar SADEGHI, Documentary-Fiction, Feature film, Writing the script in progress

Remerciements


Johanna Korthals Altes, Vincent Nemeth, Jade et Cassandre Baptista, Guillaume Brault, Sébastien Cabour, Valérie Takemoto, Yosra Mojtahedi, Timothée Couteau.
Et grand remerciement pour leurs conseils artistiques : Arnaud Petit, Philippe Faure, Daniel Dobbels, Madeleine Van Doren.

Crédits


Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains, Tourcoing — Métalu.net