Théodora Barat

Dead end - Installation - 2012

présentée dans le cadre de l'exposition Panorama 14

Installation


L’univers de Théodora Barat puise dans l’imaginaire du vieil Hollywood, des grandes routes américaines et de la constellation nocturne des villes : fantasme du spectateur ou du passager, suivant le défilement des images. La salle obscure et l’habitacle permettent la dérive, l’errance subjective. C’est dans ce territoire intérieur pleinement investi que Dead end prend place. La sculpture métallique tient à la fois du monument industriel désaffecté et de la construction futuriste, amorce d’un progrès fantastique, édification du mirage moderniste ; architecture hybride, donc, tendant au surgissement, mais aussi à la déconstruction, à la dégradation progressive. Il y a tension contradictoire, dualité de mouvements imputable à la structure elle-même, qui rappelle les rampes de lancement de fusées, explorant la verticalité, mais qui ouvre également l’espace souterrain dans son glissement, son avalement par le sol. Mouvement contraire d’extension et d'effacement, de développement et de disparition au rythme intermittent de la lumière, dont la pulsation donne vie et corps à la structure. La vigilance lumineuse, attentive, guette la nuit alentour et cerne la zone abandonnée. Investissement mystérieux de l'espace désert, balayé et sondé par un mirador ou un phare errant. L’ensemble annonce une activité intrigante, résonnante, industrielle ou criminelle, qui occupe l'obscurité. L'œil lumineux poursuit la présence insaisissable (du rôdeur, du spectateur ?), dans une exploration discontinue où une partie de l'œuvre se dérobe à elle-même. L’oscillation permanente entre éblouissement et ténèbres accompagne une temporalité close entre expectative d'un inconnu prometteur et lente érosion d'un futur devenu vestige. Temporalité rationnelle, par l’écho d’une énigmatique action hors-champ ; temporalité figée, par la ponctuation lumineuse qui rythme et fixe l’instant dans une boucle suspendue. État d’alerte, enfin : car Dead end est un sursaut tragique, signe que quelque chose vient de rompre. Bénédicte Dacquin

Théodora Barat


Née en 1985. Elle vit et travaille à Portmeirion, Pays de Galles, Royaume Uni.

Cursus École des Beaux Arts de Nantes

2011, Centre Georges Pompidou, Les Rencontres Internationales Paris/Berlin/Madrid, Paris 2012, compétition internationale IndieLisboa, Lisbon International Independent Film Festival, Lisbonne, Portugal 2012, compétition expérimental-essai-art vidéo, Côté Court, Pantin 2012, Carte blanche à un collectionneur 4 : Sandra Mulliez, galerie Bendana - Pinel Art Contemporain, Paris

Remerciements


Antoine Rousseau, Jean-Marc Delannoy, Richard Campagne, François Bedhomme, Sébastien Cabour, Cyprien Quairiat, Francis Bras, Estelle Benazet, Jacky Lautem, Thierry Maes, David Chantreau, Guy Lepers, Julien Guillery, Matthieu Lecompte, Emmanuel Vaesken, Nour-Eddine Mallem, Arnaud Laporte, Daniel Dobbels, Edwin van der Heide, Eric Prigent, François Bonenfant, Bénédicte Dacquin, Véronique Béland, Grégory Buchet, Pauline Delwaulle, Arnaud « Kid » Ledoux, Léa Hautefeuille, Ella Hamonic, Laura Huertas-Milan, Sarah Mecarelli, Bérénice Merlet, Armand Morin, Eliza Muresan, Aurélien Vernhes-Lermusiaux, Aurélie Brouet, Anna Marziano, Jacques Barat, Marie-Christine Menayas.

Crédits


Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains, Tourcoing