Caroline Champetier
Une chambre à soi - Installation - 2013
présentée dans le cadre de l'exposition Panorama 15
Installation
Je n’ai jamais pensé être une artiste, cela me semblait réservé aux autres, le plus souvent aux hommes. J’ai voulu maitriser un outil et me suis identifiée à la lumière. En interprétant jour après jour, année après année la vision des cinéastes que j’ai accompagnés quelque chose se dessine peut-être. Une chambre à soi ... la question reste entière. Est ce une question d’espace ou une question de temps ? Je savais mon année déjà pleine, entre des films à finir, un autre à préparer et l’accompagnement passionnant des huit étudiants/artistes dont j’avais la charge. C’est aussi une question de place, de la place que l’on se donne à soi, de l’image qu’on a de soi et de sa pratique. C’était mon premier projet. Interroger l’image de soi avec quelques personnes, connues ou inconnues. Leur poser cette simple question qu’est ce qu’une bonne image de vous ? Une image qui vous représente ? Nous aurions parlé puis aurions tenté de produire cette image ensemble. Cela pouvait paraître simple d’autant que je traite souvent de l’image de l’autre, mais souvent en rapport à un personnage, la personne c’est différent. C’est plus proche et plus lointain. Le temps m’a manqué. J’ai repensé à quelqu’un qui avant moi s’était dissout dans l’image de l’autre avec un talent, un lyrisme, un mystère qui m’a souvent bouleversée. Je me suis mise dans l’idée que m’en approcher dans un questionnement qui dépasse les considérations techniques et artistiques, le regarder et l’entendre avec des outils qui m’avaient toujours accompagnée serait peut être le début d’une réponse à la question : Qu’est ce qu’une bonne image de soi ? Belle parce que bonne.
Caroline Champetier
Née le 16 juillet 1954.Vit à Paris.
Après plusieurs années d’assistanat auprès de William Lubtchansky, Caroline Champetier est en 1981 la directrice de la photographie de Toute une nuit de Chantal Akerman. A partir de Soigne ta droite (1985), elle commence une collaboration avec Jean-Luc Godard dont elle photographiera six autres films. Elle travaille ensuite avec Jacques Doillon, Jacques Rivette, Philippe Garrel, Benoît Jacquot, André Téchiné, Barbet Schroeder, Claude Lanzmann et accompagne également une nouvelle génération de cinéastes français : Arnaud Desplechin, Christophe Loizillon, Laëtitia Masson, Pascal Rambert, Xavier Beauvois, Patricia Mazuy… À l’étranger, Nobuhiro Suwa, Amos Gitaï, et le réalisateur palestinien Tawfik Abu Wael. En 2011, elle signe la photographie du film Holy Motors, réalisé par Leos Carax, et les images de l’installation de Sophie Calle Pour la première et la dernière fois ainsi que celles d’Hannah Arendt réalisée par Margarethe Von Trotta.
