Dane Komljen

L'année où les satellites naissaient - Installation - 2015

présentée dans le cadre de l'exposition Panorama 17

Installation


« Il y a d'abord eu les grenouilles et les serpents », dit l’un. Après les animaux, l'eau est arrivée, submergeant portails, portes, fenêtres, oreillers, cuillères, assiettes. C'était en 1960.

« Tu t'endormais et en te réveillant, tu voyais de nouvelles rues, des centaines de nouvelles maisons qui s'étaient construites pendant la nuit », dit l’autre. En construisant la ville, ils amassaient des pièces dispersées, des morceaux de bois et de métal, et les utilisaient pour construire une autre ville pour eux et tous ceux qui habitent avec eux.

Pour que la ville soit finie, la leur devait être submergée. Le lac avait toujours fait partie du plan, un complément idéal aux ailes déployées des avenues et aux quartiers béatement uniformes, offrant à cette ville de plaines arides l'humidité nécessaire. Leur propre ville n'apparaissait jamais dans les plans.

Les gens attendaient que l'eau en arrivant efface ce qu'ils avaient construit pour eux-mêmes. Ils ne voulaient pas quitter leurs maisons. Ils ne voulaient pas les abandonner dans la solitude. Après que les grenouilles et les serpents eurent quitté la plaine, les gens suivirent, vers de nouveaux satellites dispersés dans les collines et reliés à la ville par des autoroutes et des ronds-points : des lignes et des points, des cercles et des carrés, de nouvelles étoiles et les espaces noirs qui les séparent.

En allant à l'endroit où ils attendaient l'arrivée de l'eau un an plus tôt, on ne trouvait rien. C'était en 1959.

Dane Komljen


Né en 1986 à Banja Luka, Bosnie - Herzégovine. Vit et travaille à Lille, France. Faculté des arts dramatiques, Belgrade, Serbie.

2013 : Tiny Bird, court métrage, FID Marseille, France

2012 : Bodily Function, court métrage, IFF Rotterdam, Pays-Bas

2011 : Season of Silence, installation vidéo (en collaboration avec Marko Salapura), Dom Omadine Belgrade, Serbie

2010 : I Already am Everything I Want to Have, court métrage, Festival de Cannes, France

Remerciements


Ivany Neiva, Kitayama family, Guilherme Aguiar, Petronio Dias da Silva, Walter Venson, André Corrêa, Toninho de Souza, Andrade Junior, José Ricardo Silva dos Santos, Mariana Amaral, Sandro Lima, Alice Furtado, Camila Freitas, Ivan Markovic, Bárbara Palomino Ruiz, David Rodes