Zine Andrieu

Film

À l’automne 2005, une mère s’applique à réconforter son jeune fils face à l’absence temporaire de son grand frère. L’enfant, tiraillé entre le silence des adultes et un imaginaire qui prend de plus en plus de place, cherche à comprendre ce départ énigmatique tout en affrontant les ombres qu’il laisse derrière lui.

Ce film puise sa source dans un besoin profond de briser le silence, de revenir sur une faille fondatrice de mon histoire personnelle. C’est à partir de ce vide, de cette absence troublante, que le projet a pris forme. Enfant, l’histoire de mon frère m’a été livrée de façon partielle, altérée. Avec le temps, les contours se sont précisés, enrichis par les récits de celles et ceux qui, animés par un besoin de vérité, m’ont transmis des fragments plus justes de sa vie.

J’ai éprouvé le besoin de rassembler ces morceaux épars, de réconcilier mémoire intime et mémoire collective, à travers un film qui mêle souvenirs d’enfance – parfois flous, teintés de merveilleux – et matériaux plus documentaires, mis en scène avec une approche fictionnelle. Ce dialogue entre l’imaginaire et le réel devient une manière de reconstituer un puzzle affectif et historique, de faire émerger les images qui m’ont tant manqué.
Longtemps, j’ai gardé ce projet pour moi, par pudeur, par crainte de raviver certaines blessures. Mais ce film représente aussi une ouverture, une tentative de confrontation des regards au sein de ma propre famille, une manière de redonner voix et chair à ce que le tabou avait figé.

Au cœur du film : une fable, celle que l’enfant que j’étais a un jour crue. Une histoire façonnée par l’amour d’une mère, par ses gestes silencieux pour protéger ses enfants de la fatalité qui frappe chaque quartier populaire. Ce geste de fiction devient alors un acte de transmission.

La narration se déploie dans des lieux empreints de mémoire : le logement familial, théâtre de nos joies, de nos fractures, témoin de la transformation de mes parents, mais aussi des intrusions policières et du désengagement des institutions. C’est là, entre passé et présent, que se joue l’essentiel du film.

Zine Andrieu

Zine Andrieu a grandi dans plusieurs quartiers populaires de France. Une suite de hasards, de rencontres et de ruptures l’a mené vers un milieu qui lui était jusque-là étranger : celui de l’art contemporain. En 2017, il s’installe à Bordeaux pour entamer un parcours aux Beaux-Arts, dont il sort diplômé d’un DNSEP en 2022. Depuis, son travail explore les chocs culturels et les tensions entre héritage populaire et légitimité artistique. Représenter les réalités des quartiers populaires au sein d’un champ souvent codifié et élitiste lui est vite apparu à la fois comme un levier d’émancipation et une voie semée d’embûches, tant le risque de compromission de soi y semble latent. Il choisit alors de produire des formes hybrides – installations, performances, vidéos, pièces sonores – qui racontent des vécus intimes et collectifs, des aspirations et des fragments de quotidien. En questionnant sans cesse sa propre pudeur et celle de sa communauté, il évite de livrer une parole dénudée à un regard extérieur souvent distant. Ses œuvres, profondément stratifiées, fonctionnent comme des espaces à déchiffrer, où cohabitent des langages multiples : références aux mangas, aux jeux vidéo, aux réseaux sociaux, à la religion, mais aussi aux mythes, récits et croyances qui circulent dans les quartiers. Le cinéma, dans sa diversité formelle, devient pour lui un terrain de convergence : il incarne à la fois une puissance narrative et un espace d’imaginaire partagé, capable de toucher un large public sans renier la complexité des récits. S’en rapprocher représente donc une étape essentielle dans son désir de conjuguer rayonnement populaire et exigence artistique.

Production

Partenaires

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Crédits

Réalisation Zine Andrieu Scénario Zine Andrieu Rose Andrieu Interpretation Rose Andrieu Achile Tizon Nagim Jaaouan Ali Jerboui Kenza Bruno Wafa Lazhari Zine Andrieu Sofiane Talaouada Nassim Quournif Soufiane Jerboui Anthony Lopes Sofiane Aït Said Directeur de la photographie Maxime Berger Assistante réalisation Aurora Lovecchio Assistant caméra Yanis Frichou Chargée de production Barbara Merlier Régisseuse générale Rozenn Laliat Régisseuse Annie Borie Coach enfant Lise Tizon Cheffe électricité Alice Brunnquell Électricien Marius Hellot Électricienne Lucy Guerineau Ingénieur son Paul Thauvin Perchman Pablo Alonso Chef machiniste Tim Fraux Machiniste Tom Gardies Costumière Louise Combeau Montage image Camille Coutouly Bombard Zine Andrieu Montage son Martin Delzescaux Montage des directs Maxime Gallet Assistante montage son Jade Primel Bruiteur Benjamin Poilane 3D VFX Lazare Aibot Dessinatrice Jade Jouvin Mixage son Martin Delzescaux Étalonnage Baptiste Evrard Consultant général Ali Cherri Consultant écriture Jean-Claude Taki Consultante montage Isabelle Ingold Projections test Jade Jouvin Randa Maroufi Chriss Itoua François Bonenfant Hania Benrahou Ali Cherri Nicolas Pirus Responsable distribution Natalia Trebik Oeuvres de Ndayé Kouagou et James Dosa Avec l'aimable autorisation des artistes James Dosa, 48,89514° N, 2,31061° E, 2024 Ndayé Kouagou, Souhaitez-vous être une bonne personne ?, 2023 Une production Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains Directeur Alain Fleischer Coordinateur Cinéma et arts visuels François Bonenfant Accompagnement artistique Ali Cherri Directeur des productions Luc-Jérôme Bailleul Chargé(e) de production Barbara Merlier Administratrice Stéphanie Robin Directeur technique Pascal Buteaux Pôle prises de vues : Aurélie Brouet, Théo Coeugniet, Ludivine Sibelle Pôle Son : Blandine Tourneux, Antoine Sugita Pôle Post-production : Alexandre Peschmann, Thibaut William Référents VFX / Synthèse Paul Guilbert Référent Costume Cyprien Quairiat Matériel et Auditorium : Le Fresnoy - Studio national Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains est financé par le Ministère de la Culture, la Région Hauts-de-France, avec la participation de la Ville de Tourcoing. Les équipements techniques ont été cofinancés par le FEDER (Fonds Européen de Développement Régional).

Remerciements

Rayane Mcirdi, Barbara Merlier, Aziz Saidani, Lyna Yefsah, Amari Demouche, Ndayé Kouagou, Valentin Noujaim, Claire Denis, Chriss Itoua, Randa Maroufi, Camille Coutouly Bombard, Abdelatif Lamra, Ali Cherri, James Dosa, Silina Syan, Kieu-Anh Phuong Nguyen, Pedro Geraldo, Emma Huang, Nanut Thanapornrapee, Ysana Watanabe, Lucas Mesdom, Nicolas Pirus, Jade Jouvin, Nicola Baratto, Khalil Hilali, Sanael Lexo, Hania Benrahou, Mehdi Meklat, Wafa Lazhari, Gabriel Naghmouchi, Clément Erhardy, Killian Cahier, Philippe Bouthier, Jean-Baptiste Georjon, Jules Cartier, Sonia Chiambretto, Ksénia Timonine, Horya Makhlouf, Olga Boudin, Brieuc Schieb, François Bonenfant, Faouzi Zniber, Tarik Ben Larbi.