Éléonore Geissler

Le plus vieux film du monde - Installation - 2023

présentée dans le cadre de l'exposition Panorama 25

Installation


J'ai émis ici l'hypothèse que le dispositif filmique n'est pas une invention de l'homme, il est dû à l'une des plus vieilles espèces marines vivantes, dont l'origine remonte à 400 millions d'années.

L'histoire que je mets en scène joue entre faits réels et fictifs. En 1938, la conservatrice Marjorie Courtenay-Latimer découvre au large de la côte est-africaine un poisson non identifié. Il s'agit du cœlacanthe, espèce que l'on pensait disparue depuis l'ère du dénovien.

Un laboratoire d'ichtyologie découvre que les écailles photosensibles du poisson ont enregistrées des images. Lues à la façon d'une pellicule de film, en les superposant à 12 écailles par seconde, elles ont permis de reconstituer le plus vieux film du monde.

Dans l'installation, l'aquarium devient lui-même une sorte de théâtre optique, un dialogue prend forme entre le format du film, le milieu aqueux et la présence fantomatique du poisson en ombre chinoise.

Éléonore Geissler


Née en 1992, à Paris où elle vit et travaille, Éléonore Geissler est une vidéaste multimédia, diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2017 et de l'École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris avec félicitations du jury, en 2018.

Son travail repose sur une pratique du dessin dont les traits emprunts d'humour noir lui servent de tableau de recherche pour ses vidéos. Oscillant entre l'installation et le format filmique, elle évoque dans son œuvre l'idée de films en volumes, en mélangeant diverses techniques de prise de vues réelles et d'animation, où tout semble permis pour tromper l'œil du spectateur, au travers d'un large spectre d'effets spéciaux souvent réalisés à la main.

Son premier court métrage, Alien TV, nommé au prix Émile Reynaud (2019), a été diffusé dans de nombreux festivals internationaux. Elle participe ensuite pour deux années consécutives au programme officiel de la Nuit blanche à Paris, avec le court métrage Marcher avec les dragons (2020), puis elle est lauréate de l'appel à projet du Centre national d'études spatiales avec Présences circulaires (2021), qui a rejoint les collections permanentes du CNES au musée des Abattoirs.

Remerciements


Philippe-Alain Michaud, Guillaume Le Gall, Jean-Sebastien Steyer, Kelig Mahé de l’Institut Ifremer, Marc Herbin et Gael Clément du Museum d’histoire naturelle de Paris, Sidney Delgado et Santiago Aragon du département Zoologie de l’Université de Jussieu, Lionel Cavin du musée d’Histoire naturelle de Genève, Éric Parmentier, Vivianne Perelmuter, François Bonenfant, Guylaine Huet, Cyprien Quairiat, Claire Pollet, Alexandre Peschman, Jean-Claude Taki, Antonio Lento, Charles Jousselin, Adrien Ernandez, Théophile Rey et Julie Machin.

Crédits


Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains, Tourcoing — Ifremer — Muséum national d'Histoire naturelle de Paris