Conférence « Je filme donc je suis » de Murielle Joudet

En accès libre.

Salle Renoir, Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains

Catherine Breillat a commencé à faire des films dans les années 70, à une époque où il était plus facile d’être actrice que cinéaste. Sa filmographie, définitivement à part, a souvent été qualifié de sulfureuse, voire d’érotique : c’était ne pas voir l’intransigeance et la lucidité noire qui la traversent. Chaque film est le lieu d’une introspection, d’une quête de soi qui profite à toutes les femmes et, en creux, à tous les hommes.

Nous traverserons les grandes séquences de son cinéma pour voir comment sa mise en scène, ses dialogues extrêmement précis, formulent un savoir sur la féminité. La caméra de Breillat explore les trous noirs de la psyché féminine, fait du cinéma le lieu de l’inconscient où se dit l’éducation à la honte des jeunes filles, la prédation des hommes, la tentation du masochisme, le dégoût comme note fondamentale de la sexualité, la cérébralité féminine faisant face à l’animalité masculine. Nous n’éluderons pas les dernières polémiques sur son cinéma : elle raconte un rapport aux acteurs et au tournage, au scandale aussi, qui sont constitutives de la singularité de cette cinéaste.

Biographie

Murielle Joudet est critique de cinéma au journal le Monde, elle collabore aux Midis de France Culture, au Masque et la plume sur France Inter, au podcast Sortie de secours et présente l’émission «Dans le film» sur Hors-série.net. Elle a publié plusieurs ouvrages sur Isabelle Huppert, Gena Rowlands, Alfred Hitchcock, la vieillesse des actrices et un livre d’entretiens avec Catherine Breillat.