Éliane Aisso

Ati okuku dé imolè (De l'invisible au visible) - Installation - 2019

présentée dans le cadre de l'exposition Panorama 21

Installation


La plupart des cultures au monde ont chacune leur manière de maintenir, de se souvenir de leurs proches défunts. Plusieurs d’entre elles utilisent un objet, plus ou moins rénové par l’art ou l’artisanat comme déclencheur du souvenir. De fait, l’objet adopté devient susceptible d’empêcher les vivants de laisser la mémoire des morts tomber dans l’oubli.

La place des défunts et la façon de préserver leur souvenir est propre à chaque culture, toutefois pour plusieurs d’entre elles, cela passe par l’objet, fruit de l’art ou de l’artisanat ; l’objet devient la représentation de l’être et lui permet de demeurer en échappant au vide vertigineux de l’oubli.

Dans la tradition dahoméenne, au Bénin, la mort permet à l’individu de se fondre dans la chaîne qui relie les divinités aux vivants. Ceci n’est en réalité qu’une autre façon d’évoquer les fantômes comme étape ultime avant la réincarnation dans la tradition bouddhiste de certains pays tels que l’Inde, la Chine, le Japon ou la Corée.

Cette installation entraîne le visiteur dans l’univers saisissant des sculptures « assen », autels mobiles en fer forgé, provenant de l’ancien royaume de Danhomè auxquelles s’ajoutent les récits captivants de personnes racontant la façon dont elles souhaitent être réincarnées, mais également six photographies « témoins » qui viennent illustrer le lien entre le défunt et sa réincarnation, entre le visible et l’invisible.

Éliane Aisso


Née le 18 avril 1989 au Bénin, je suis plasticienne et photographe. Titulaire d’un diplôme équivalent au baccalauréat et sortie de l’École Supérieure des Métiers Artistiques (ESMA), je poursuis mes études à l’Université d’Abomey-Calavi, études sanctionnées par une licence et une maîtrise en histoire de l’art. Je mène parallèlement une carrière artistique et reçois des formations en art. J’étudie actuellement au Fresnoy – Studio national des arts contemporains à Tourcoing en France.

Remerciements


Aux personnes qui ont contribué à la réussite de ce projet. À l’artiste Wang Bing, qui m'a suivie au cours de l'année, au directeur du Fresnoy – Studio national, Alain Fleischer et à toute son équipe.