June Balthazard

Le baiser du silure - Film - 15min - 2018

présenté dans le cadre de l'exposition Panorama 20

Film


La silhouette d’un pêcheur, entre le jour et la nuit. Qu’est-ce qui anime ce corps qui affronte l’obscurité, le temps suspendu comme la brume, la solitude et le froid ?

Ce que convoite le pêcheur est un silure, un poisson des fonds qui a la caractéristique peu commune de pouvoir dépasser la taille humaine. Depuis son intrusion en France il y a quelques dizaines d’années, cette espèce originaire du Danube est devenue un objet d’intérêt médiatique, d’interrogations et d’angoisses. Nos connaissances sur les silures sont ténues et l’espèce suscite la même méfiance que nous inspire un corps étranger, suspecté de déranger l’ordre préétabli.

Trois voix-off documentaires accompagnent la traversée du pêcheur, sa propre voix, celles d’un scientifique et d’une poétesse. Elles ouvrent une porte aux profondeurs mystérieuses et à l’irrationnel tout en pensant l’ordre naturel et les rapports de l’homme à son environnement. Le pêcheur se trouve confronté à des phénomènes mystérieux. Ce film imprégné d'un réalise magique, redonne au terme "étrange" et "étranger" leur sens primitivement indistincts.

June Balthazard


Née en 1991 en France, June Balthazard a étudié à l’Institut Supérieur des Beaux-Arts (ISBA) de Besançon et parallèlement, à la Haute École d’Art et de Design (HEAD) de Genève dans le département Cinéma/cinéma du réel. Elle a également fait un post-diplôme au Fresnoy - Studio National des Arts Contemporains où elle a réalisé deux documentaires : La rivière Tanier et Le baiser du Silure.

Son travail mêle des éléments hétéroclites. Elle confronte notamment le documentaire à des formes plus éloignées du réel qui ne le trahissent pas, mais au contraire l’éclairent et le transfigurent. En ce sens, ses films sont empreints d’un réalisme magique.

Son travail a été montré dans des festivals internationaux tels que le Festival international du film de Melbourne en Australie, le Festival international du court-métrage de Busan en Corée du Sud, Go Short aux Pays-Bas, le Festival du court-métrage de Clermont-Ferrand en France, les RIDM au Canada ou Visions du réel en Suisse, où elle a reçu le prix Opening Scenes en 2018.

Crédits


Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains, Tourcoing