Hugo Deverchère

Cosmorama - Installation - 2017

présentée dans le cadre de l'exposition panorama 19

Installation


Cosmorama observe le monde tel qu’il ne nous apparaît pas. Composé d’un film et d'une série de cyanotypes qui, l'un et l'autre, rendent visible une strate inaccessible du spectre lumineux, il interroge nos perceptions, nos représentations et tente de réintroduire les notions d’inconnu, d’incertitude et d’étonnement dans notre rapport au monde. Tourné aux abords d’un observatoire, dans un désert de lave (où la Nasa a récemment testé ses véhicules martiens) mais aussi dans une forêt qui témoigne de l’état de notre continent il y a 50 millions d’années, le film utilise un procédé d’imagerie infrarouge avec lequel les astronomes observent habituellement des objets du « ciel profond » tels que planètes, nébuleuses et trous noirs situés en dehors de notre galaxie : l'espace filmique recompose un microcosme. On y entend des sonorités elles aussi imperceptibles, qu’il s’agisse de la transposition du rayonnement de corps célestes dans le domaine audible ou de la captation des vibrations qui traversent certains des éléments filmés. Le but est de réunir les conditions d’une expérience sensible et collective de la désorientation, du bouleversement des échelles spatiales et temporelles. Le cyanotype, quant à lui, est une technique photographique ancienne, inventée elle aussi par un astronome, qui révèle les images grâce aux ultraviolets. La série ici exposée entend donner une matérialité au territoire invisible et intangible qu'explore le film, en imprimant à la surface du réel une trace de ces rayonnements imperceptibles.

Citation
« Une image suggère toujours un monde invisible, simple, semblable. »
Stéphane Mallarmé

Biographie imaginaire
2004 – Visionne pour la première fois 2001 L’Odyssée de l’espace
2006 – Découvre le travail de Pierre Huyghe : A Journey That Wasn’t au MAM de Paris.
2007 – Découvre le travail du photographe Geert Goiris, la musique de Steve Reich, les spectacles d’Anne Teresa de Keersmaeker.
2009 – Lit Jules Verne, Georges Orwell, Ray Bradbury, Philip K. Dick… Passe beaucoup de temps dans les pavillons anglais et allemand de la Biennale de Venise.
2010 – Assiste à une représentation de Big Bang, de Philippe Quesne au Festival d’Avignon.
2011 – Visite pour la première fois la Dia:Beacon, New York.
2013 – Visite l’exposition Steve Steve McQueen au Schaulager de Bâle.
2016 – Visite de deux expositions marquantes à Berlin : Cyprien Gaillard, When Nature Runs Riots, galerie Sprüth Magers. Daniel Steegmann Mangrané, Spiral Forest (kingdom of all the animals and all the beast is my name), galerie Esther Schipper.

Hugo Deverchère


Né en 1988 à Lyon, diplômé de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, son travail a récemment été présenté au Palais de Tokyo (Paris), au FRAC Grand Large (Dunkerque), à l’International Film Festival Rotterdam, et CPH:DOX (Copenhague).

Mu par une logique d'ordre presque scientifique, le travail d’Hugo Deverchère propose un ensemble d’expériences qui sont autant de pistes pour interroger et évaluer notre rapport au monde. Que ce soit à partir de récits, de données collectées, d’images captées, fabriquées ou simplement trouvées, ses recherches ont recours à des procédés de modélisation, de transposition ou de conversion qui mettent en exergue des phénomènes, événements et histoires dont la nature intangible est toujours sujette au doute et à l’incertitude.

Remerciements


Olivier Anselot, Lucie Bercez, François Bonenfant, Aurélie Brouet, Wafa Chaabi, David Chantreau, Pascal Convert, Valérie Delhaye, Dominique et Gérard Deverchère, Elsa Di Venosa, Sarah Di Venosa, Daniel Dobbels, Mohamed et Nassira Echrick, Christophe Gregório, Catherine Gross, Sébastien Hillairet, Instituto de Astrofísica de Canarias, Hideyuki Ishibashi, Daniel Kunth, Laurent Lafolie, Jacky Lautem, Thibaud Le Maguer, François Lescieux, Eric Loret, Bruno Nuytten, Thomas Ozoux, Eric Prigent, Massimiliano Simbula, Blandine Tourneux, Madeleine Van Doren, Elodie Wattiaux.

Crédits


Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains, Tourcoing — Fondation Neuflize OBC