Seydou Cissé

Faraw ka taama - Film - 2012

présenté dans le cadre de l'exposition Panorama 14

Film


Faraw ka Taama ou le Voyage des pierres Comment transcender une pensée collective, des croyances ancestrales, la violence de la domination ? Comment héroïser le dur labeur lorsqu’il tue ? Contre la tyrannie du réel, Seydou Cissé lie le passé colonial, la philosophie et le mental maliens avec le cinéma. L’animisme confère aux objets et aux différents règnes naturels une intériorité semblable à celle des humains. Comme l’animation donne du mouvement à l’image. Une minéralité envahissant tout l’espace, un toguna, un autel sacrificiel, les grottes où vécurent les Tellems, des falaises. Un bel enfant, sa tête ronde et intelligente, son innocence, ses attributs : un lance-pierres, un collier de gris-gris. La vivacité ardente de son fouet rejoue l’Histoire selon la manière dont elle est contée par l’aïeule à la jeune adolescente. La magie des légendes rejoint celle du cinéma afin de rendre vie à la centaine de milliers d’ouvriers sacrifiés aux travaux pharaoniques (1934-1947) du pont-barrage de Markala. Les images projettent, au sens littéral, tout comme le fouet. Poussées par l’instrument magique, les pierres dévalent les pentes et s’entassent en bon ordre pour ériger les murs qui les absorbent. En déplaçant l’Histoire par l’imaginaire et le simulacre, l’artiste réussit le prodige de bâtir un dispositif solide entre sa capacité à manier les technologies actuelles de l’image et l’esprit des anciens dans une simple et lumineuse évidence. Et à redoubler et pérenniser le lien temporel par la transmission entre générations du récit fondateur tel qu’il en a lui-même hérité. Les décalages ici à l’œuvre sont subtilement fondus dans une vision spatiale singulière et puissante. Animisme et animation donnent esprit et vie aux objets inertes, et font de l’inimaginable une réalité. C’est dans le cinéma d’animation qu’il trouve le recul et le levier pour mettre l’animisme et l’Histoire à l’épreuve du contemporain. Comme la légende, son film place ces travailleurs au niveau des Esprits. Joëlle Busca

Seydou Cissé


Né en 1981, à Mopti au Mali.

Seydou vit et travaille à Roubaix.

Cursus Le conservatoire des Arts et métiers Multimédia Balla Fasséké Kouyaté (CAMM / BFK) Bamako-Mali.

Son travail

2011 : Exposition collective sur la thématique : Croyance et superstition dans l’art vidéo, Heartgallerie, Paris

2010 : Exposition de groupe intitulée sigularidade à Casa Africa, Las Palmas (Canaries)

2008 : Résidence d’artiste et exposition de groupe intitulée Exposition Bamako , Fondation Jean-Paul Blachère à Apt, (France)

2007 : Exposition de photo, Rencontre Africaine de la photographie de Bamako - (Mali), Dans la ville et au-delà

Remerciements


La Fondation Jean-Luc Lagardère, L’Institut Français, Le Conservatoire des Arts et Métiers Multimédia Balla Fasséké Kouyaté (CAMM/BFK), Le Centre Culturel Français (CCF), de Bamako, Mali, Le Centre National du Cinéma (CNCM) du Mali, Joëlle Busca, Abdoulaye Konaté, Kandioura Coulibaly.

Crédits


Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains, Tourcoing