Vir Andres Hera

Misurgia Sisitlallan - Installation - 2020

présentée dans le cadre de l'exposition Panorama 22

Installation


Le projet s’inspire de la « Misurgia Universalis » de Kircher (1650), un orgue cosmique montrant la création de l’univers et de Juana Inès de la Cruz (1689) qui a matérialisé, à travers ses poèmes, l’affrontement des cultures. Pour eux, les outils scientifiques, l’étude des langues et la mystique convergent en un seul point.
Misurgia Sisitlallan est un voyage entre le microscopique et le macroscopique. Sa narration mélange des considerations anthropologiques et scientifiques. Des dieux précolombiens et africains sont invoqués par une incantation de flutes aztèques, ils s’incarnent et émergent de la pénombre, performant des gestes ancestraux. Les voix forment une polyphonie chantée en nahuatl, en français, en fon, en anglais, en espagnol et en créole haïtien. Les vues de météorites, de lave, du pollen nous convient à voyager entre les langues et les règnes.
Vir Andres collabore avec Jérôme Nika (IRCAM) pour la création sonore : une mémoire logicielle hybride les langues selon la durée et l’intensité. Côté image, il travaille au sein de l’UMET, laboratoire spécialisé dans la science des matériaux. Il établit un parallèle entre différents codes linguistiques : un mythe et une hypothèse scientifique, le capteur du microscope éléctronique et celui d’une caméra.
L’œuvre explore la relation entre la naissance du parler et celle de l’univers. Elle part à la recherche de cartographies occultes et des formes fractales, l’imagerie scientifique du MEB se transforme en un moyen de communication avec les divinités. Enfin, Vir Andres porte son attention sur l’hétéroglossie, qui met en évidence des rapports de domination sémantique et qui fait surgir l’harmonie et la cacophonie.

Vir Andres Hera


Travaille en France. Ses images et représentations s’expriment par la vidéo, mais avec une idée plus large d’écriture, tant le récit est important. Dans ses vidéos, tout est mystérieusement parsemé d’histoire et de ses anecdotes étranges, de mythes religieux et de figures oniriques, de paysages sacrés. Il est actuellement doctorant à l’Université du Québec à Montréal et au Fresnoy – Studio national des arts contemporains. Sa recherche, Hétéroglossies littéraires, porte sur la coexistence de différentes langues au sein des récits mythologiques. Vir Andres Hera est également membre du comité éditorial de la plateforme éditoriale et curatoriale Qalqalah قلقلة. Il a été membre de la Casa de Velázquez en 2015.

Remerciements


Je remercie particulièrement Hugues Leroux, Damien Jacob, Pierre-Marie Zanetta, Alexandre Fadel et l’équipe de l’Université Lille – UMET; ainsi que Jérôme Nika, Axel Roebel et l’équipe Représentations musicales de l’Ircam, Ircam – Centre Pompidou.

Crédits


Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains, Tourcoing