PHARMAKON. Dernière conversation dans l'écume de tes commissures
Ov (FR)
PHARMAKON. Dernière conversation dans l'écume de tes commissures
Installation

Pharmakon est le remède, ou le poison.

Chaque jour d’ouverture, à une certaine heure, se déclenche une Dernière conversation dans l’écume de tes commissures, un cycle dans lequel tu es invité.e à entrer en gestation. Dans l’antre humide de la créature, une silhouette inerte diffuse une conversation dangereuse. Réveil après réveil, une entité détachée part insatiablement en chasse. L’environnement semble former une couche de protection difficile à transgresser, mais laisse pourtant échapper quelques râles d’existences étouffées. Le corps global devient cancéreux et un liquide s’en écoule.

Après ces instants arrachés au néant auquel tu résistes, dans le refuge des brèches que tu désires, il n’y a plus de retour en arrière, il est trop tard pour rester calme, c’est ce qu’une telle opération implique. Il y a un moment où tu crois en l’importance de chacun, il y a un moment où il faut sortir les couteaux, c’est le premier pas réel hors du cercle, c’est nécessaire quand le monde se déchaîne.

Louange à la chair de l’époque qui lève le soleil de minuit.

Louange aux marges.

Technosauvages.

Dansons avant d’être repéré.e.s.

Dansons avant d’être dépecé.e.s.

Aux serpents des mers, Aux os broyés des grands bassins, Aux faces enfuies dans la terre, Aux existences prises dans la solitude, Aux corps en camouflage, Aux tissus contaminés, Aux contacts qui soignent, Aux puissantes rencontres, Aux flammes dans les yeux, Aux « jamais libre si tu ne l’es pas », Aux étreintes qui perdurent, Aux fleurs sur les bas-côtés, Aux abeilles et aux frelons, Aux enfants indisciplinés, Aux fourchettes du zbeul, Aux métamorphoses, Aux corps inassignables, Aux talons aiguilles provocantes, Aux poils doux dans les niches chaudes, Aux veilleuses dans les chemins, Aux pieds nus sur les bris de verre, Aux barricades de papier enflammées, Aux cabanes sur les eaux, Aux sans-abris pour respirer, Aux histoires oubliées des grands récits, Aux douloureuses privations de parole, Aux lucioles des mailles profondes, Aux complicités ardentes, Aux brûlures des sœurs, Aux intimités violées, Aux enfants qui ne viendront plus, Aux muselières dans les prisons, Aux yeux arrachés, Aux ossatures qui ne pourront plus jamais danser, Aux désespoirs où il n’y a plus rien à perdre, Aux espoirs prêts à tout sacrifier, Aux oiseaux de la tempête qui approche, Aux amitiés dispersées

Ov
Ov France
Promotion André S. Labarthe

Ov est unx artiste hybride forméx à la performance augmentée à la HEAR de Strasbourg, à la réalisation cinématographique à la WITS University de Johannesburg et à la création numérique au Fresnoy - Studio National des Arts Contemporains. Son travail est à la fois poétique et manifeste. Il questionne l’altérité, le pouvoir et le contrôle, nos aliénations et nos résistances dans les mutations technologiques et sociales en cours. Ses œuvres sont des actes d’alerte, de défiance et d'empouvoirement. Ov est artiste et activiste, et considère sa pratique comme l’un des gestes tactiques d’une résistance collective plus globale.

[biographie informelle]
Ov émerge des zones humides. Ov soigne, dors, mange, baise, se prépare à l’attaque. D’une impulsion électrique, du plus profond des os, eaux bouillantes à contre-courants, Ov, soudain, s’infiltre dans le mécanisme putride de la machine-monstre, qui, depuis la nuit des temps, strangule et broie. C’est alors que sous la chape de plomb, à l’heure des événements sanglants, Ov surgit dans la cage et vomit violemment un étrange langage. À te faire rougir jusqu’à l’aube, Ov a déclenché le rythme à rebours du poison qui coagule déjà dans tes rêves et tes viscères. D’Ov il n’en restera rien. Ov n’est personne.

    Production : Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains