Panorama 25

Expo

Le rendez-vous annuel de la création au Fresnoy - Studio national

Exposition du 22 septembre 2023 au 7 janvier 2024

Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains présente du 22 septembre 2023 au 7 janvier 2024 la 25e édition de Panorama. Grand rendez-vous annuel de l’institution, l’exposition Panorama permet de découvrir, chaque année, plus de 50 œuvres inédites, dans les domaines de l’image, du son et de la création numérique, réalisées par les artistes du Fresnoy.

« Plus qu’allégoriques, ces productions artistiques transcendent la séparation entre la nature et la culture à l’œuvre dans nos sociétés occidentales. Des courts métrages narratifs aux jeux vidéo, des films expérimentaux aux documentaires, de l’écran de cinéma à la tablette d’ordinateur, et de la projection extra-large aux vignettes. » Chris Dercon

« Le mot "musée" semble toujours associé à la lumière du jour, tout comme on s’attend toujours à une salle obscure dans un cinéma. Toutefois, dès sa création, le musée a visé l’universel – et un tel espace se doit de répondre à la fois aux exigences du jour et de la nuit. Ainsi devrait-il aussi y avoir des salles obscures dans les musées. Peut-être devrait-on scinder les musées en ailes solaires et lunaires. » Jeff Wall

A-t-on récemment visité un musée, une galerie d’art ou une exposition d’art contemporain dans lesquels il n’y avait pas au moins une salle obscure ? Bon nombre d’institutions artistiques ont démontré que l’espace d’exposition pouvait être libéré de l’illusion d’un monde statique, notamment en intégrant des équipements dans leurs collections, tels que de grandes boîtes de lumière, des projecteurs de diapositives qui s’allument et s’éteignent en fondu, des projections de films joués en boucle, des appareils vidéo de haute technologie, des ordinateurs et des appareils mobiles connectés à Internet, qui apparentent ces présentations à des jeux vidéo.

Le théoricien du cinéma Edwin Carels nous rappelle sans cesse que la question d'André Bazin :
« Qu’est-ce que le cinéma ? » est moins pertinente que : « Où est le cinéma ? »
La réponse est : partout, et naturellement, dans les musées d’art aussi. Même les grands festivals de cinéma allient désormais des éléments du studio hollywoodien post-fordiste à des expositions d’art. Il est fort possible que l’exposition d’art ait montré au cinéma comment franchir la prochaine étape logique : l’important n'est pas seulement ce qui est montré, mais comment.
Cette année, j’ai été frappé par de nombreux films et installations qui revitalisent des choses et des idées qui souvent ne survivent pas dans notre esprit : contextes familials et amicaux, histoires locales et communautés oubliées. Walter Benjamin a écrit : « Il est plus difficile d’honorer la mémoire des sans-nom que celle des renommés. » J’ai pourtant vu plus de projets s’engager dans cette voie revitalisante pour honorer les sans-nom que Benjamin n’aurait su le prévoir en écrivant cette phrase. Même lorsque les préoccupations exclusives des protagonistes-auteurs de ces films ne dépeignent pas de toile de fond plus large, ils nous causent malgré tout divers traumatismes et outrages qui prennent soudain sens si nous pensons aux responsabilités personnelles que le projet exprime. En revanche, d’autres productions cherchent à nous faire entendre qu’il est possible, comme l’a dit Bruno Latour, de défendre la démocratie par l’écologie et de mélanger les affects politiques aux affects écologiques, comme le font l’écologie décolonisatrice ou le Plantationocène. En cela, je songe aux préoccupations documentaristes des images sensuelles photographiques et cinématographiques des « water bodies » de Jean Painlevé.

Plus qu’allégoriques, ces productions artistiques transcendent la séparation entre la nature et la culture à l’oeuvre dans nos sociétés occidentales. Pour les comprendre, le livre d’Anna Tsing publié en 2015, Le Champignon de la fin du monde, sur la possibilité d’une vie dans la ruine capitaliste, est une clé théorique précieuse.

Ces productions redéfinissent les approches aux oppositions binaires traditionnelles comme celle de l’humain et du non-humain, qu’il soit naturel ou digital, à la manière de l’hydroféminisme ou du glitch feminism.
On retrouve dans ces oeuvres et le statut qu’elles prennent une indigénéité qui se distingue de la logique capitaliste, comme une forme d’hétérotopie différenciée. Après tout, n’était-ce pas Jean-Louis Commoli qui nous disait que le cinéma comme utopie est le foyer d’un monde meilleur ?

Afin de véritablement transmettre l’héritage du cinéma au futur, nous devons continuer à accepter sa constitution génétique impure, et c’est précisément ce dont nous avons été témoins au cours des vingt-quatre derniers Panoramas, depuis leur première édition à l’instigation de Dominique Païni en 1997. L’introduction du premier Panorama par Alain Fleischer est toujours d’actualité : « La proposition que Païni formula aussitôt était d’une évidente justesse. On constate aujourd’hui à quel point elle rassemble de façon exemplaire les enjeux qui sont au coeur du projet du Fresnoy : des oeuvres émancipées des classifications traditionnelles interrogent le sort de ces images voyageuses, fugitives, évanescentes, immatérielles que sont les projections cinématographiques, photographiques et vidéographiques, circulant non seulement dans des espaces et vers des surfaces pervertis, mais d’un langage à un autre. » La vingt-cinquième édition de Panorama ne déroge pas à la règle. Les types de cinéma et de diffusion les plus variés sont présents, et visiblement, ils ont pris leurs quartiers. Des courts métrages narratifs aux jeux vidéo, des films expérimentaux aux documentaires, de l’écran de cinéma à la tablette d’ordinateur, et de la projection extra-large aux vignettes.

Les artistes

Amer Albarzawi, Basma al-Sharif, Ella Altman, Jésus Baptista, Alisa Berger, Julia Borderie & Eloïse Le Gallo, Ferdinand Campos, Guy Cassiers, Yue Cheng, Lou Chenivesse, Patric Chiha, Lea Collet, Alexandre Cornet, Jérôme Cortie, Bianca Dacosta, Charline Dally, Sarah-Anaïs Desbenoit, Alle Dicu, Emilien Dubuc, Vadim Dumesh, Ana Edwards, Louise Ernandez, Cécile B. Evans, Eléonore Geissler, Elina Kastler, Gonçalo Lamas, Lucas Leffler, Pierre Lefrançois Vérone, Ange Lempaszak, Quentin L’helgoualc’h, Ethel Lilienfeld, Chongyan Liu, Benoit Martin, Antoine Mayet, Fredj Moussa, Marcel Mréjen, Norman Nedellec, Ethann Néon, Domenico Singha Pedroli, Vivianne Perelmuter & Isablle Ingold, Hugo Pétigny, Charlotte Pouyaud, Julien Prévieux, Jules Ramage, Mathilde Reynaud, Chayarat Ritaram, Scanner, Julia Tarissan, Aliha Thalien, Robin Touchard, Toudou, Victor Villafagne, Jisoo Yoo, Amir Youssef, Caroline Zorea

Commissariat d’exposition

Chris Dercon, directeur, Fondation Cartier pour l’art contemporain
Assisté par Oscar Lecuyer

Scénographie

Christophe Boulanger

HORAIRES

Du mercredi au dimanche et le 11 novembre, 14h – 19h.
Le 24 et 31 décembre fermeture exceptionnelle à 17h.
Fermé le lundi et le mardi.

TARIFS

Tarif normal— 4 €
Tarif réduit— 3 € (demandeurs d’emploi, étudiants, seniors)
Accessible via l’application Pass Culture
Entrée libre pour les détenteurs de la C’Art et les Amis du Fresnoy
Gratuit chaque dimanche pour tous

LA C’ART

La c’art offre un accès illimité
pendant un an aux collections et aux expositions temporaires de 14 institutions du territoire métropolitain pour 40 € seulement.
Tarifs— solo 40 € / duo 60 € / - de 26 ans 20 € / tribu 65 €.
www.lacart.fr

ACCÈS

Métro— ligne 2, station Alsace
Bus—ligne 30 direction Tourcoing Centre
ou Wasquehal Jean-Paul Sartre, arrêt Fresnoy

Dans les salles cette semaine.

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Du 07 au 25 juin
Ce jour
de Vincent Patar - et de Stéphane Aubier - 2023
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Du 07 au 12 juin
Ce jour
de Signe Baumane - 2023
samedi 10 juin à 14h00
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Du 10 au 12 juin
de Eve Duchemin - 2023
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dimanche 11 juin à 17h00
de F. W. Murnau - 1922